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ÉTÉ 2020, cet été si particulier. Le long trajet de Montréal à Métis puis jusqu’à Souris, avait réussi à nous engourdir l’envie d’aller plus loin tant ce loin semblait inatteignable.
Vous le savez mieux que moi, un pied hors du bateau, et c’est hors de TOUT.
Nous avons passé 3 semaines sur vos ILES, à sillonner la route, les routes de partout et les plages. Nous étions logés chez des amis Chemin de la Pointe à Marichite. Le tour de Havre-Aubert quotidien en vélo nous a souvent mené vers La Grave, cette belle artère commerciale qui donne envie de ramener un bout d’Ile.
Et puis. L’été 2021 nous a ramenés aux Iles. Pour une deuxième fois … avant la prochaine.
Je suis designer industriel. J’imagine des vêtements. Je suis derrière MACHIN-MACHINE, un atelier de design à Montréal dans le quartier Villeray.
Les vêtements MACHIN-MACHINE sont vendus en ligne et à l’Atelier de Villeray. La production est entièrement réalisée à l’Atelier, par moi-même.
La diffusion M-M s’opère par le bouche-à-oreille, autour d’une clientèle engagée et fidèle. La participation à des Salons annuels élargit le cercles des adeptes M-M, qui viennent ensuite en visite à l’Atelier.
Un cycle de 10 ans vient de passer. Je suis en train d’imaginer une suite différente pour MACHIN-MACHINE. Une nouvelle manière de créer, et de diffuser mon travail.
J’imagine des vêtements au gré des inspirations, des lieux, des voyages. Je suis aussi photographe, et ma pratique photographique est souvent à l’origine d’une idée.
J’aime mettre en relation le vêtement et son miroir d’inspiration : c’est une mise en scène sous forme de diptyque :
un dessin, un lieu - un vêtement, une scène paysagère - un détail, un végétal
par exemple :
Du MACHIN-MACHINE aux Iles c’est pertinent : il vente, le temps change vite, et entre le sentier du bord de mer et la terrasse de l’Écume des jours, un pull M-M fait l’affaire :
J’ai vu toutes sortes de corps dans mes pulls M-M : des longs, des petits, des ronds, des courts, des têtes rousses et des brunes, des femmes des hommes et des enfants comme les bébés. MACHIN-MACHINE habille tout le monde !
Je confectionne les pulls M-M dans un polar fabriqué à Boston. Je travaille avec un patron que j’ai créé il y a 10 ans : cette base formelle est déclinée en différentes variantes, identifiables entre elles pour créer une vraie famille esthétique.
L’identité M-M est reconnaissable ! Mais au-delà de l’apparence, c’est la durabilité, l’intemporalité et le confort sans compromis qui forment les bases conceptuelles de MACHIN-MACHINE.
Matière locale, idéale pour notre climat, admirable pour ses qualités thermiques, d’entretien et de durabilité, c’est par le polar que j’ai fondé MACHIN-MACHINE.
L’hiver dernier, je suis tombée sur un lot : une trouvaille textile ! Des centaines de rouleaux de polar-tricot produits dans les années 80, oubliés dans un entrepôt, depuis la grande période glorieuse pour la fabrication du polar en Amérique du Nord, alors le meilleur au monde ! Je dispose d’une palette d’une vingtaine de couleurs. Les combinaisons de couleurs sont infinies. C’est inspirant.
Qualité : doux, confortable.
Durabilité : entretien très facile, résistance à l’abrasion, au boulochage, le vêtement habillera plus d’un corps, sera légué aux frères et sœurs, à l’amie, … et le textile est recyclable, s’il n’a pas été mélangé à une autre matière.
Ressource locale : Boston est à 600 km, ce n’est rien.
Traçabilité : des générations d’ouvriers et d’ouvrières sont passées par le moulin MALDEN, nous connaissons leur situation, leurs conditions de travail, la vie de ces gens pas très loin d’ici. Une réelle production équitable.
Beauté : le défi, le plaisir, est de créer avec cette matière un langage graphique, une composition de couleurs qui s’assemble dans un vêtement, porté comme un tableau.